Navigateurs à bonnes allures ?

Dans ce billet, je parle de navigateurs, de cycle de développement et je donne mon avis, chose que je fais peu ici, à tord.

Tout a démarré avec Google et son navigateur Chrome. Depuis la version 6, le cycle de développement entre deux versions majeures est fixé à 6 semaines. Jusqu’à présent seuls dans cette voie, la fondation Mozilla a décidé de suivre le même schéma avec la sortie de Firefox 4. La preuve en est avec la sortie récente de Firefox 5. Tout va plus vite donc, mais est-ce vraiment raisonnable ?

6 semaines, c’est long et en même temps très court. Qui plus est, la notion de version majeure est clairement remise en question. Que ce soit Chrome ou Firefox, difficile de savoir ce qui a réellement changé d’une version à l’autre pour l’utilisateur. Quand bien même vous viendriez à vous renseigner, je ne suis pas certain que les évolutions soient réellement comprises. Notez bien, qu’après l’installation de Firefox 5, l’impression de changement est plutôt absente… Une question se pose : l’utilisateur a-t-il besoin de voir un changement ? Finalement, l’important c’est qu’il sache qu’il peut faire confiance à son navigateur, logiciel ô combien sensible à de nombreux égards (paiement sécurisé, respect de la vie privée, prise de contrôle à distance, …). Certes, mais cela ne justifie pas des versions majeures.

Pourquoi ce besoin soudain d’évolutions majeures plus que discutables ? J’avais émis l’idée, quand Google a lancé sa machine à versions, qu’un des objectifs était purement marketing : rattraper et dépasser le numéro symbolique de version d’Internet Explorer. Je pense vraiment que dans l’inconscient d’un utilisateur non averti (j’entends par « non averti » tout utilisateur autre qu’un informaticien qui suit tout cela avec attention), le numéro de version peut avoir un impact : «Je garde Internet Explorer 8 parce que Chrome n’est qu’à la version 6». Et dans ce domaine, la course aux parts de marché est une compétition féroce, très féroce. A l’heure où j’écris ces lignes, Chrome est en version 12, soit le numéro de version le plus haut, tous navigateurs confondus (Internet Explorer 9, Firefox 5, Opéra 11.50, Safari 5)…

L’impact des cycles courts initiés par Google est tel que la fondation Mozilla a du s’y mettre. J’ai du mal à déterminer si c’est une bonne chose ou pas. Je reste persuadé qu’il vaut mieux prendre le temps d’atteindre un certain niveau de qualité, quitte à avoir un cycle plus long. Cela n’empêche pas pour autant de mettre tout en oeuvre pour gagner en rapidité. Tout est affaire de compromis et quand seul un paramètre devient le cap à suivre, au détriment de tellement d’autres, je ne crois pas que cela soit le bon choix.

Plus globalement, cet course à la version majeure est tout simplement le reflet d’un monde qui n’a de cesse de toujours vouloir aller plus vite que tout. En d’autres termes : je m’approche de la trentaine et je crois que je vieillis…

2 réflexions sur « Navigateurs à bonnes allures ? »

  1. Yop !

    J’avais pas vu ce billet… Juste pour dire que je trouve ces nouvelles numérotations complètement débiles…du point de vu « code ».

    Là où je suis pas d’accord c’est que Chrome n’a, à ma connaissance, jamais fait de pub pour une version. Donc au final qu’il soit à la version 3 ou 18 ne change pas grand chose, et c’est là qu’il ont tout compris. Des mise à jour constantes et automatiques pour « monsieur tout le monde ».

    Par contre, alors que Microsoft met le turbo pour rattraper le retard d’IE (enfin !), Mozilla se retrouve un peu larguée face à 2 géants du soft qui mettent les moyens et cela se voit sur les parts de marché.

    Pour moi, le meilleur compromis serait, pour Firefox, de garder de vraies versions majeurs tout en multipliant les versions mineurs (mais si vous savez… le 2ème chiffre pour la version 🙂 ) car la version 5 est à peine une 4.5 en réalité…

    « En d’autres termes : je m’approche de la trentaine et je crois que je vieillis… » ah merde moi aussi -_-‘

    @+

  2. Exact. Google ne met pas le numéro de version en avant. Mon argument tombe à plat 😉 et en même temps, il n’était pas formidable… Ceci étant, cela ne change pas le problème de fond.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Share This